Installation d’un serveur dédié « radio »

Pourquoi un serveur ?
La réception de certains modes digitaux nécessite de disposer d’une chaîne de réception et de traitement qui soit en service 24 heures sur 24. L’OM souhaitant par exemple recevoir des balises sur (au moins) plusieurs mois avec traitement et publication des données de réception, la mise en place d’un serveur informatique offrant un minimum de fiabilité s’imposait. Ce serveur servira autant du côté « radio » que du côté « domestique » et doit permettre quelque évolution.

Côté « radio » :
– Décodage d’images météos transmises en APT sur la bande des 137 MHz (logiciel WXtoIMG) ;
– Décodage des balises du réseau IBP NCDXF/IARU en HF et en CW (logiciels FAROS et OmniRig) ;
– Emission et réception packet radio APRS (Packet Engine Pro et UIVIEW32)
– Publication de données sur ce blog ;
– Interface émission/réception APRS pour postes clients (AGWTracker, par exemple) ;
– Eventuellement, réception ACARS et ADS-B avec Planeplotter…

Côté « domestique » :
– Stockage et sauvegarde ;
– Serveur de fichiers ;
– Serveur multimédia ;
– Serveur d’impression.

Contraintes
Aujourd’hui, les cartes mères intégrant des ports série ou parallèles se font rares. Or, ces ports sont nécessaires pour piloter certains appareils d’ancienne génération, alors que les plus récents peuvent être gérés par USB.
Ensuite, sur un ordinateur PC, le nombre de slots PCI d’extension disponibles est limité. Sur les cartes mères au format ATX on n’en trouve en général que 3 ou 4, et sur les cartes au format microATX, c’est pire, on n’en trouve en général que 2. Ces ports sont nécessaires pour rajouter des ports COM, des ports USB ou des cartes sons, qui peuvent être utiles pour le pilotage de périphériques ou pour le trafic en modes digitaux.
D’autre part, la consommation électrique est également une contrainte, puisqu’elle engendre un coût non négligeable. Le serveur devra être dimensionné de façon à pouvoir traiter toutes les taches qui lui seront demandées, sans pour autant  être une machine de guerre consommant plus de 300 watts au compteur EDF.
Enfin, hors de question de se retrouver avec une tour grand format sous le bureau de l’OM.

Solutions et choix
Finalement, afin de limiter la consommation en énergie électrique, et avec pour objectif de la plafonner à environ 70/80 watts (soit un coût estimé de 6 euros par mois lorsque l’on a souscrit au tarif « heures pleines/heures creuses ») , et aussi de limiter le volume occupé par le serveur, la solution d’une installation avec une carte microATX a été retenue. Cette carte compte 2 ports série et un port parallèle. avec un processeur Pentium double-coeur  E6600 et 4 Go de mémoire. Deux disques durs seront installés, un de 500 Go pour le système, les logiciels et les fichiers courants, et un de 1 To pour l’archivage et la sauvegarde de fichiers. La carte réseau, la carte graphique et la carte son intégrées seront utilisées. Deux cartes son (au moins) seront rajoutées pour le trafic en modes digitaux (CW, APT, Packet radio, etc) : une en PCI, et l’autre en USB.
Une carte PCI ajoutant 2 ports « série » sera également ajoutée, portant le nombre total de ports série à 4 (+ 1 port parallèle)

Le système d’exploitation et les logiciels
Le serveur tournera sous Windows 7 32 bits édition Familiale Premium. Non, ce n’est pas un système d’exploitation « serveur », mais le coût d’une licence Windows Serveur 2008 est élevé et les plus apportés par ce type de système d’exploitation ne sont pas nécessaires dans le cas présent.

– Pour le décodage des images météo en APT, WXtoIMG sera utilisé ;
– Pour la réception du réseau de balises IBP NCDXF/IARU, le logiciel FAROS sera employé ;
– Pour l’APRS, Packet Engine Pro associé à UIVIEW et AGWTracker seront installés ;
– Pour un développement ultérieur, la suite logicielle « ITS HF Propagation » sera également installée (VOACAP, etc).

Descriptif de l’installation définitive (en production)
L’objectif énergétique est presque atteint car la consommation électrique du serveur est d’environ 90 watts. Le coût mensuel est donc plus proche des 7 euros. Le reste des équipements amène le tout à une consommation globale de 110 watts.
Le serveur fonctionne correctement, et pour le moment, il n’a encore jamais « planté ». Les logiciels fonctionnent correctement. Néanmoins, quelques imprévus ont soulevé quelques questions. Premièrement, l’installation de plusieurs cartes sons sous Windows ne pose pas réellement de problème. Soit. Apparemment, certains modèles supportent très mal les sœurs jumelles et refusent de fonctionner conjointement. Cela semble être le cas avec les modèles Audigy de Creative Labs.
Pour ma part, j’ai une carte son intégrée à chipset VIA HD (packet radio), une carte son PCI (générique) avec un chipset c-media (FAROS), et deux cartes son USB très bon marché (dont une pour WXtoIMG, et l’autre en réserve). Il ne semble y avoir aucun conflit entre ces 4 cartes son.

Par contre, et c’est _très_ gênant, lors d’un reboot, il faut s’assurer que Windows a bien réaffecté les mêmes ID de matériel à chaque carte son (les mêmes que ceux qui étaient attribués aux cartes avant le redémarrage), car sinon, les logiciels se servant de ces ID pour pointer sur la bonne carte son, i.e. celle qui lui est normalement attribuée, il utilisera une autre carte, ou il tentera d’utiliser une carte déjà attribuée. Et là, plus rien ne fonctionnera comme prévu.
Windows semble avoir tendance à ne pas énumérer les périphériques dans le même ordre à chaque fois qu’il démarre… Ce qui a pour conséquence que WXtoIMG tente de prendre la main sur carte son qui n’est pas la bonne. Ce qui produit une erreur et rend ce logiciel inopérant. Les autres logiciels installés ne semble pas avoir ce problème.

Tous les connexions audio au PC sont faites à travers des transformateurs de type « téléphonique » de rapport 1:1, et les commutations sont faites à travers des optocoupleurs afin d’éviter les boucles de masse.

Fiabilité et indisponibilité du service…
Il faut être réaliste, mettre en place un serveur qui ne « plante » pas est utopique à l’échelle du particulier. J’ai donc privilégié une redémarrage rapide (environ 2 minutes) plutôt que de choisir du matériel coûteux et sans objet dans ce contexte. D’autre part, la liaison ADSL n’est pas non plus sûre à 100%. Donc, aucun intérêt à mettre une bête de guerre derrière, qui, en plus, coûterait une fortune en électricité …

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